Chers confrères, chères consoeurs, 

Nous vous prions de trouver ci-dessous un courrier à adresser à vos députés, sénateurs et maires de communes, pour attirer leur attention sur la Loi Valletoux. 

Il est très important que vous demandiez à vos secrétaires de vous aider à préparer ce courrier et à l’adresser aux hommes politiques de votre départements. 

Nous avons impérativement besoin de vous pour « secouer » nos élus. 

Vous pouvez modifier le courrier si vous le souhaitez, vous pouvez le diffuser à d’autres spécialités qui peuvent aussi le modifier. 

L’essentiel est de faire du bruit dans nos instances nationales. 

En vous remerciant de votre aide,

Didier Legeais
président du SNCUF  

Madame, monsieur, 

A partir du 13 octobre, l’ensemble du monde médical libéral a appelé à un arrêt de ses activités avec regret. Les gouvernements successifs depuis plus de 40 ans ne nous ont pas écoutés et respectés lorsque nous avons dénoncé le manque de moyens et la chute d’attractivité de nos métiers . Dès 1997, nous avions annoncé un effondrement de l’offre de soin pour 2025 en tenant compte des départ en retraité, de la baisse du numerus clausus et surtout du « papi boom ». 

La crise COVID l’a bien montré, les soignants sont les garants de la santé des français qui permettent à toutes les activités humaines de continuer. Sans eux, toute la société finit par être paralysée et impuissante.

Malgré ce constat, certains pensent aujourd’hui pouvoir améliorer l’accès aux soins en mettant en place de nouvelles mesures coercitives !

Après les ordonnances Juppé de 1995; la loi HPST de 2009, la loi Touraine de 2015, le monde médical est  à nouveau  secoué par  la Loi (Loi 1175) porté par Monsieur Valletoux, qui a été votée en première lecture par l’Assemblée Nationale et qui vient d‘être amendée considérablement par le sénat.

Ce projet impose, sans tenir compte des oppositions médicales, de nouveaux modes «  autoritaires » de gouvernance de l’offre de soins avec de nouvelles obligations et interdictions qui remettent en question l’organisation de la permanence de soins, l’indépendance de nos métiers, en particulier concernant l’installation, le départ à la retraite, …,

Alors que de nombreux soignants (médecins, infirmières, sage-femmes, kinésithérapeutes…) quittent le système de santé français pour partir exercer à l’étranger en dénonçant le manque de moyens et la non reconnaissance de nos métiers, la Loi Valletoux propose de recruter en dehors de l’Europe des soignants indispensables au système de santé de leur propre pays, créant ainsi des déserts médicaux dans ces pays.

Aucun programme universitaire d’accueil, ni de mise à niveau n’est prévu pour les nouveaux arrivants, pourtant nécessaire à la compréhension de notre système de santé et de nos règles de l’art.

Cette volonté de recruter en dehors du territoire national est la reconnaissance de plus de 40 ans d’errance de notre politique de santé qui comme dans d’autres domaines (sécurité civile, justice et éducation nationale) n’a eu de cesse que de généraliser des politiques coercitives économiques contraignantes et inadaptées qui ont brisé l’élan humain bienveillant indispensable à leur fonctionnement.

L’absence totale de vision à moyen et long terme entraîne inexorablement l’effondrement de la qualité des soins et de l’accès aux soins à court terme.

Le monde médical libéral et hospitalier s’effondrent (30% des postes de praticiens hospitaliers  sont  vacants, la moitié des nouveaux médecins généralistes ne s’installent pas, 17 % des étudiants en médecine renoncent avant la fin de leur études), année après année, dans un fracas assourdissant que nul n’entend. Il aura fallu plusieurs siècles pour établir une médecine de qualité pour tous que les choix économiques des gouvernements successifs auront mis quelques années à détruire tant leur incapacité à prévoir et à évoluer était criante.

Ne vous y trompez pas, ce combat n’est pas un combat corporatiste mais celui de la société tout entière : si nous souffrons, vous souffrez ; si nous disparaissons, vous disparaissez. Nous sommes tous des malades de demain.

Il est indispensable de bloquer ce projet de loi pour permettre à tous les soignants libéraux et hospitaliers de construire ensemble d’autres solutions durables et de qualité, et pour nous permettre demain de prendre soin de chacun d’entre vous avec respect, compétence et bienveillance.

Nous vous demandons d’amender rapidement ce projet de loi anti-médecine libérale et surtout qui propose comme solution miracle le recrutement massif de médecins en dehors de l’union européenne avec la création d‘un titre de séjour de 15 mois sans s’interroger sur les risques sanitaires de populations extra-union européennes qui perdront à leur tour leurs médecins et sans aucun programme universitaire d’enseignement de nos règles de l’art. 

Nous vous demandons en plus en urgence de : 

– proposer aux  professionnels de santé libéraux qui partent en retraite de rester en leur offrant la possibilité de ne plus payer de cotisations retraite et de charge sociales pendant les années où ils resteront au service de nos concitoyens. 

– de permettre aux médecins de collaborer plus étroitement en particuliers avec les infirmières en proposant de modèles conventionnelles et déontologiques nouveaux pour permettre cette collaboration qui a fait ses preuves depuis des années dans les hôpitaux et cliniques français.

– de revaloriser les actes de chirurgies vitaux en particuliers la chirurgie oncologique

– embaucher des agents de service hospitaliers pour soulager les infirmières pour  faire les lits, les toilettes  et servir les repas. 

– augmenter les GHS pour tenir compte de l’inflation pour les établissements de santé publics et privés. 

– autoriser le secteur conventionnel à honoraires différents pour tous les médecins qui s’installent dans des déserts médicaux

– faire un moratoire sur la Loi accès handicapé pour permettre aux professionnels de santé d’exercer et de s’installer dans les centre villes des gros centres urbains (Paris, Lyon, Marseille…)

Il y a urgence, dans quelques mois il sera définitivement trop tard. le monde libéral médical est le premier hôpital de France, s’il meurt demain les centres hospitaliers public seront anéantis par l’incapacité de faire face à la demande. 

Valoriser plutôt que sanctionner, accompagner plutôt que contraindre sont les enjeux d’une politique de santé innovante et prédictive.

Bien respectueusement

 

PS : Pour en savoir plus sur l’avenir de notre hôpital public : regarder sans modération sur arte : dans « le ventre de l’hôpital »